La lettre du Château Lagarette N°1

La Lettre du Château Lagarette

 

Numéro 1 - 15 Octobre 2020




 

Vivre ou disparaitre
Pesticides et reniements
Décisions gouvernementales : 6 octobre 2020





Vivre ou disparaître

Réponses de vignerons en région bordelaise

Château Lagarette est en bio biodynamie depuis plus de 20 ans. Certifications et autres labels en témoignent. Mais l’essentiel n’est pas là. Il est dans le fait que nous souhaitions, et cela dès le début faire et refaire les vins de nos grands-pères. Ces vins d’avant, la double révolution (sic !) mécanique et chimique. Fin des années 50, début des années 60.

 

Nous appartenons tous les deux, à la génération « fin de guerre -après-guerre » que nos parents vignerons ont tenté de sauver en nous envoyant à l’école. Lycée, Université et tout ce qui va avec. Mon père disait, « C’est foutu. Ils vont tout casser. Mettre de l’engrais dans la vigne, Ils vont détruire la terre. Et tout cela pourquoi ? Pour produire plus et gagner des sous.  Cela suffit, il est urgent pour vous d’aller voir ailleurs ». Ce que nous avons fait. Mais voilà, ce qu’il n’avait pas prévu ! C’est que nous sommes revenus. Notre projet ? Réinstaller pratiques et manières de faire et retrouver les goûts, les bons goûts des vins d’avant. Avant la chimie et la révolution mécanique.

 

Nous sommes présents et actifs depuis la fin des années 90. Nous avons produit textes, films, pour faire connaître nos pratiques, et celles de nos proches et amis du Groupe R.A.O.C (+ de 250 vignerons de France et autres pays).

Insultes et mépris des Organisations professionnelles, et des viticulteurs que l’on appelle « Conventionnels » ont accompagnés nos efforts.  Mais ces manières de « dire » notre travail « bougie et Amish » confondus, ne nous ont pas freinés tout au contraire. Nombreux sont les amoureux de nos Cuvées Singulières, qui nous ont rejoint et accompagnés dans nos efforts.

Octobre 2020 ? Qu’en est-il ?

Comme toujours le présent, les événements du quotidien, les rapprochements inattendus se chargent de montrer, de nous montrer la réalité des choses.

Retour des pesticides ! Nombreuses tentatives pour ridiculiser l’écologie et l’affaiblir ! Mensonges et retournements politiques ! Négation de la loi !

 

Mensonges et tromperies

Ces dernières semaines (fin septembre, début octobre 2020) nous avons pu, apprécier et comprendre ce que l’on entend par mensonges et tromperies politiques. J’entends ici par politique, les gouvernants et groupements divers qui prétendent penser le présent et le devenir de nos sociétés, ainsi que les formes possibles de nos avenirs de vivants sur terre…

Et tout cela sans nous voire même quelquefois contre nous.

 

Insincérité, manifeste et répétée. 

Gravité des faits, débordement et déchaînement climatique, diffusion intense du, ou des virus, etc.

 

Les faits sont accablants !

Nous en reprendrons quelques-uns, uniquement quelques-uns…


1 -  « Haute Qualité Environnementale »  

Pour les vignerons bordelais, « accablant affichage de la contre-expertise des vins certifiés « haute qualité environnementale » Valérie Murat et ses proches. Courage et détermination. Que de mensonges et de minables communications, au sujet de la « Haute Qualité Environnementale » par les organisations prétendument représentatives des intérêts vignerons de la région, dont le CIVB de Bordeaux

 

2 - Etat des sols

Aujourd’hui dans notre région ainsi que dans d’autres espaces viticoles « tout le monde il est en bio, tout le monde il est en biodynamie, tout le monde, il est respectueux de la nature etc. ». Pourquoi cet affichage ?

Tout simplement parce que l’intérêt des « propriétaires » comme l'on dit à Bordeaux, c’est d’aller dans le sens de la demande du bio et du naturel partout. Et de dire et redire que ce qu’ils font, correspond à cette demande même si cela n’est pas vrai.

Il suffit d’écouter et de regarder l’émission « Vie de Château » sur TV7, de notre ami Michel Cardoze, pour voir et contempler, l’état des sols des propriétés (formule bordelaise), qui s’affichent en bio et/ou biodynamie. Leurs terres sont désertées. Pas d’herbe, pas de végétal ! Mais ils ont la certification. Donc…

 

3 - La grande menterie

Expression locale et que nous aimons bien.  Cela veut dire dans le moment présent, travailler le « dire » plutôt que le « faire ». « Je te dis ce que je fais, je suis Bio, tu ne peux contester mon propos, tu dois me croire, sinon… tu m’insultes. Je suis lié aux Instances représentatives de la profession, j’ai eu le courage de prendre des responsabilités. J’ai du personnel. Cela fait de moi un homme ou une femme sincère. Je suis inattaquable ».

 

4 - Reniements et trahisons.

La loi.

 « Ce n’est pas par ce que la loi interdit ce que je souhaite faire, que je ne vais pas le faire. D’ailleurs avec mes amis politiques je peux changer la loi si cela est nécessaire. Cela bien entendu je le fais dans l’intérêt de la filière pour la préservation de nos intérêts économiques… je suis un gestionnaire responsable. De plus je protège les emplois des salariés les miens, et ceux de mes camarades de la filière. »

 Et d’ajouter,

« Moi aussi je suis écologiste, je veux protéger la nature, d’ailleurs c’est pour cela que j’utilise les néonicotinoïdes pour quelques temps sans plus, et par ailleurs, j’ai une pensée de l’écologie qui n’est pas punitive. Elle est généreuse mon écologie.  Elle protège les emplois. »

 

Tout cela vous l’avait entendu, ré- entendu et lu dans les différents Médias.

C’était un rappel sans plus.


Le fond de l’affaire : Nous sommes au bord de l’abîme !


Tous ces événements récents nous montrent que nos habitats, rapprochés ou élargis, sont menacés et risquent à tout moment d’être détruits. 

Nous ne sommes pas au bord des possibles, nous sommes au bord de l’abîme.

Et tous les reniements et autres menteries, plus ou moins élégantes ne changeront pas la réalité des choses. Comme nous l’avons dit les faits sont là.

Nuls ne peut les nier. Sauf…

Quel que soit les points de vue que l’on affiche, ou les positions que l’on défend, nos choix ou nos histoires personnelles, etc.… l’écologie politique s’impose et impose des choix fondamentaux.

 

L’alternative est simple : Vivre ou disparaître.

Il nous faut choisir.  Cesser de mentir. Cesser de dissimuler la vérité. Cesser de confondre les niveaux. 

Et surtout avant toute chose, il nous faut, respecter nos semblables, les écouter et bâtir avec eux les formes possibles d’un vivre ensemble pour demain… Et… aujourd’hui !

 

C’est à tous les enfants et petits-enfants, que nous pensons….

 

Yvon, Olympe Minvielle

15 Octobre 20

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