La lettre du Château Lagarette N°1
Vivre ou disparaitrePesticides et reniementsDécisions gouvernementales : 6 octobre 2020
Vivre ou disparaître
Réponses de vignerons en région bordelaise
Château Lagarette est en bio biodynamie depuis plus de 20
ans. Certifications et autres labels en témoignent. Mais l’essentiel n’est pas
là. Il est dans le fait que nous souhaitions, et cela dès le début faire et
refaire les vins de nos grands-pères. Ces vins d’avant, la double révolution (sic !)
mécanique et chimique. Fin des années 50, début des années 60.
Nous appartenons tous les deux, à la génération « fin
de guerre -après-guerre » que nos parents vignerons ont tenté de sauver
en nous envoyant à l’école. Lycée, Université et tout ce qui va avec. Mon père
disait, « C’est foutu. Ils vont tout casser. Mettre de l’engrais dans la vigne,
Ils vont détruire la terre. Et tout cela pourquoi ? Pour produire plus et
gagner des sous. Cela suffit, il est
urgent pour vous d’aller voir ailleurs ». Ce que nous avons fait. Mais
voilà, ce qu’il n’avait pas prévu ! C’est que nous sommes revenus. Notre
projet ? Réinstaller pratiques et manières de faire et retrouver les
goûts, les bons goûts des vins d’avant. Avant la chimie et la révolution
mécanique.
Nous sommes présents et actifs depuis la fin des années
90. Nous avons produit textes, films, pour faire connaître nos pratiques, et
celles de nos proches et amis du Groupe R.A.O.C (+ de 250 vignerons de France
et autres pays).
Insultes et mépris des Organisations professionnelles, et
des viticulteurs que l’on appelle « Conventionnels » ont accompagnés
nos efforts. Mais ces manières de « dire
» notre travail « bougie et Amish » confondus, ne nous ont pas
freinés tout au contraire. Nombreux sont les amoureux de nos Cuvées Singulières,
qui nous ont rejoint et accompagnés dans nos efforts.
Octobre 2020 ?
Qu’en est-il ?
Comme toujours le présent, les événements du quotidien,
les rapprochements inattendus se chargent de montrer, de nous montrer la
réalité des choses.
Retour des
pesticides ! Nombreuses tentatives pour ridiculiser l’écologie et l’affaiblir !
Mensonges et retournements politiques ! Négation de la loi !
Mensonges et
tromperies
Ces dernières semaines (fin septembre, début octobre 2020)
nous avons pu, apprécier et comprendre ce que l’on entend par mensonges et
tromperies politiques. J’entends ici par politique, les gouvernants et
groupements divers qui prétendent penser le présent et le devenir de nos
sociétés, ainsi que les formes possibles de nos avenirs de vivants sur terre…
Et tout cela sans nous voire même quelquefois contre
nous.
Insincérité, manifeste
et répétée.
Gravité des faits, débordement et déchaînement
climatique, diffusion intense du, ou des virus, etc.
Les faits sont accablants !
Nous en reprendrons quelques-uns, uniquement quelques-uns…
1 - « Haute Qualité Environnementale »
Pour les vignerons bordelais, « accablant affichage de la
contre-expertise des vins certifiés « haute qualité environnementale » Valérie
Murat et ses proches. Courage et détermination. Que de mensonges et de minables
communications, au sujet de la « Haute Qualité Environnementale » par
les organisations prétendument représentatives des intérêts vignerons de la
région, dont le CIVB de Bordeaux
2 - Etat des sols.
Aujourd’hui dans notre région ainsi que dans d’autres
espaces viticoles « tout le monde il est en bio, tout le monde il est en biodynamie,
tout le monde, il est respectueux de la nature etc. ». Pourquoi cet
affichage ?
Tout simplement parce que l’intérêt des
« propriétaires » comme l'on dit à Bordeaux, c’est d’aller dans le
sens de la demande du bio et du naturel partout. Et de dire et redire que ce
qu’ils font, correspond à cette demande même si cela n’est pas vrai.
Il suffit d’écouter et de regarder l’émission « Vie de Château
» sur TV7, de notre ami Michel Cardoze, pour voir et contempler, l’état des
sols des propriétés (formule bordelaise), qui s’affichent en bio et/ou biodynamie.
Leurs terres sont désertées. Pas d’herbe, pas de végétal ! Mais ils ont la
certification. Donc…
3 - La grande menterie.
Expression locale et que nous aimons bien. Cela veut dire dans le moment présent,
travailler le « dire » plutôt que le « faire ». « Je te dis ce que je fais, je suis Bio, tu ne peux contester mon propos,
tu dois me croire, sinon… tu m’insultes. Je suis lié aux Instances
représentatives de la profession, j’ai eu le courage de prendre des
responsabilités. J’ai du personnel. Cela fait de moi un homme ou une femme
sincère. Je suis inattaquable ».
4 - Reniements et trahisons.
La loi.
« Ce n’est pas par ce que la loi interdit
ce que je souhaite faire, que je ne vais pas le faire. D’ailleurs avec mes amis
politiques je peux changer la loi si cela est nécessaire. Cela bien entendu je
le fais dans l’intérêt de la filière pour la préservation de nos intérêts
économiques… je suis un gestionnaire responsable. De plus je protège les
emplois des salariés les miens, et ceux de mes camarades de la filière. »
Et d’ajouter,
« Moi aussi je
suis écologiste, je veux protéger la nature, d’ailleurs c’est pour cela que
j’utilise les néonicotinoïdes pour quelques temps sans plus, et par ailleurs,
j’ai une pensée de l’écologie qui n’est pas punitive. Elle est généreuse mon
écologie. Elle protège les
emplois. »
Tout cela vous l’avait entendu, ré- entendu et lu dans
les différents Médias.
C’était un rappel sans plus.
Le fond de l’affaire : Nous sommes au bord de l’abîme !
Tous ces événements récents nous montrent que nos habitats,
rapprochés ou élargis, sont menacés et risquent à tout moment d’être
détruits.
Nous ne sommes pas au bord des possibles, nous sommes au
bord de l’abîme.
Et tous les reniements et autres menteries, plus ou moins
élégantes ne changeront pas la réalité des choses. Comme nous l’avons dit les
faits sont là.
Nuls ne peut les nier. Sauf…
Quel que soit les points de vue que l’on affiche, ou les
positions que l’on défend, nos choix ou nos histoires personnelles, etc.…
l’écologie politique s’impose et impose des choix fondamentaux.
L’alternative est
simple : Vivre ou disparaître.
Il nous faut choisir. Cesser de mentir. Cesser de dissimuler la
vérité. Cesser de confondre les niveaux.
Et surtout avant toute chose, il nous faut, respecter nos
semblables, les écouter et bâtir avec eux les formes possibles d’un vivre
ensemble pour demain… Et… aujourd’hui !
C’est à tous les enfants et petits-enfants, que nous
pensons….
Yvon, Olympe Minvielle
15 Octobre 20
Commentaires