Pour une reconnaissance des vins naturels
En France, pourquoi les produits « bio » et/ou naturels n’ont ils pas bonne réputation et sont souvent rejetés ? Yvon Minvielle nous donne quelques pistes de reflexion.
Ce rejet, presque physique, des vins bios m’intrigue à nouveau. A plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion dans « La Lettre de Lagarette » d’exprimer mon incompréhension et mon indignation devant les propos de certains cavistes (parisiens et provinciaux) sur les vins « bio » et/ou naturels. Je n’y reviendrai pas.
Ce qui me pose question, ce sont les raisons ou les déraisons qui poussent ces personnes à s’exprimer ainsi. A mon avis, trois pistes (explicatives) pourraient être explorées :
- Première piste : des intérêts économiques divergents. Si on les laisse faire et dire (« les bios »), disait un vigneron conventionnel, nous serons tous perçus, avant peu comme chimiquement corsetés et la commercialisation de nos productions s’en ressentira. Il faut donc les combattre chaque fois que cela est possible et faire passer au consommateur l’envie d’y goûter. Et ainsi se bâtit progressivement la mauvaise réputation et la rumeur qui l’accompagne, reprise par tous ceux qui trouvent intérêt à en faire usage.
- Deuxième piste : de mauvaises expériences qui marquent et laissent des traces. Ce n’est pas parce que un vin est « bio » qu’il est bon. Mais s’il est bon, il y a de fortes chances pour qu’il soit « bio » ou presque. Sauf que certains « bios historiques » sont plus sensibles au fait d’être « bio » et d’avoir la certification, qu’au fait de produire un vin « droit de goût ». Tout leur effort portera alors sur la plante, son traitement, son élevage. Peu d’efforts seront faits dans « l’Art de vinifier ». Dans leurs esprits, il suffit que le produit de base (le raisin) soit « pur » pour que le produit final soit bon. Ce qui bien entendu n’est pas valide. Penser ainsi, c’est oublier que vinifier est un art dont il faut retrouver et travailler les gestes premiers.
- Troisième piste : une position idéologique extrémiste qui fait des « bios », des libertaires irrationnels et irraisonnés, héritiers de mai 68 et ennemis de la raison et du progrès. Conséquence : tout ce qu’ils produisent doit être rejeté et condamné. Apprécier leurs produits équivaudrait, en quelque sorte, à approuver leurs idées et leurs valeurs. Cette « position » est aujourd’hui malmenée et fragilisée par les pandémies, la crise climatique et tout ce dont est porteur le « green business ».
Voilà juste quelques mots pour nommer les trois premières pistes. Il faudra nuancer et retravailler les énoncés, identifier et nommer d’autres pistes, assembler, dé-assembler tout cela…
La route, pardon la piste, est ouverte.
Ce rejet, presque physique, des vins bios m’intrigue à nouveau. A plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion dans « La Lettre de Lagarette » d’exprimer mon incompréhension et mon indignation devant les propos de certains cavistes (parisiens et provinciaux) sur les vins « bio » et/ou naturels. Je n’y reviendrai pas.
Ce qui me pose question, ce sont les raisons ou les déraisons qui poussent ces personnes à s’exprimer ainsi. A mon avis, trois pistes (explicatives) pourraient être explorées :
- Première piste : des intérêts économiques divergents. Si on les laisse faire et dire (« les bios »), disait un vigneron conventionnel, nous serons tous perçus, avant peu comme chimiquement corsetés et la commercialisation de nos productions s’en ressentira. Il faut donc les combattre chaque fois que cela est possible et faire passer au consommateur l’envie d’y goûter. Et ainsi se bâtit progressivement la mauvaise réputation et la rumeur qui l’accompagne, reprise par tous ceux qui trouvent intérêt à en faire usage.
- Deuxième piste : de mauvaises expériences qui marquent et laissent des traces. Ce n’est pas parce que un vin est « bio » qu’il est bon. Mais s’il est bon, il y a de fortes chances pour qu’il soit « bio » ou presque. Sauf que certains « bios historiques » sont plus sensibles au fait d’être « bio » et d’avoir la certification, qu’au fait de produire un vin « droit de goût ». Tout leur effort portera alors sur la plante, son traitement, son élevage. Peu d’efforts seront faits dans « l’Art de vinifier ». Dans leurs esprits, il suffit que le produit de base (le raisin) soit « pur » pour que le produit final soit bon. Ce qui bien entendu n’est pas valide. Penser ainsi, c’est oublier que vinifier est un art dont il faut retrouver et travailler les gestes premiers.
- Troisième piste : une position idéologique extrémiste qui fait des « bios », des libertaires irrationnels et irraisonnés, héritiers de mai 68 et ennemis de la raison et du progrès. Conséquence : tout ce qu’ils produisent doit être rejeté et condamné. Apprécier leurs produits équivaudrait, en quelque sorte, à approuver leurs idées et leurs valeurs. Cette « position » est aujourd’hui malmenée et fragilisée par les pandémies, la crise climatique et tout ce dont est porteur le « green business ».
Voilà juste quelques mots pour nommer les trois premières pistes. Il faudra nuancer et retravailler les énoncés, identifier et nommer d’autres pistes, assembler, dé-assembler tout cela…
La route, pardon la piste, est ouverte.
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